Vers 13h, on se pose pour déjeuner dans un parc avant de poursuivre notre balade.

Malheureusement, le musée sur Che Gevara est payant et bien trop cher pour nous ! (d'après notre guide, c'était également gratuit aujourd'hui... tant pis). Alors on rebrousse chemin pour aller voir la réplique de la grotte de Lourdes. Une sœur est là avec plein d'enfants en plein cours de catéchisme probablement ?

Puis on monte jusqu'à l'église, au sommet. Encore une fois, elle est en restauration, quel dommage ! (photos 5, 6 et 7)

C'est à ce moment là qu'on s'est fait surprendre par l'orage. Une forte pluie s'est mise à tomber. On a trouvé un abri en attendant que ça passe, notre objectif étant de retourner au terminal pour rentrer à Cordoba. Mais ça ne passe pas.

Plusieurs voitures sont garées là et on arrête la seule qui s'en va pour lui demander de nous conduire au terminal, à 3 minutes d'ici (en voiture!). Le couple à l'intérieur va justement jusqu'à Cordoba et propose de nous y amener directement. Ça ne se refuse pas !

C'est donc sous la pluie, les éclairs et la grêle (!) qu'on prend la route. Ils nous déposent à 8km du centre. De là, on monte dans un bus de ville qui nous dépose tout près de notre hôtel. Impeccable !

Y'a plus qu'à se préparer pour reprendre un bus de nuit à 22h : douche, préparation de sandwichs pour le lendemain, blog, dîner... au menu : de la viande argentine cuite par nous même, excellent !!!

Le mercredi c'est gratuit ! Alors on apprécie d'autant plus ce trésor historique !

On découvre en effet tour à tour les différentes pièces de l'estancia : salle à manger, chambres à coucher, WC, cuisine etc... Il y a aussi une sorte d'exposition d'objets religieux (peintures, sculptures...) réalisés par les hommes et les femmes qui vivaient là à l'époque. Très instructif !

Malheureusement, l'église est en pleine restauration, impossible de rentrer.

Mercredi 16 Octobre

Nous nous préparons à partir pour Alta Gracia en bus. Dès 1643, les Jésuites ont fait de cette bourgade rurale une base arrière agricole pou ravitailler l'université de Cordoba. De nombreuses autres estancias sont à visiter dans la région mais celle-ci, à 40 km au Sud de Cordoba, est l'une des plus proche et la plus intéressante.

Qu'est ce qu'une estancia ?

Dès sa fondation en 1613, l'Ordre des Jésuites se doit de trouver des fonds pour financer l'université. Il décide alors de construire des fermes à quelques dizaines de kms de Cordoba. Il y en avait 6, on en visite 5 aujourd'hui, celle de San Ignacio ayant disparue. Fruits, légumes, céréales, vins, troupeaux sont produits et élevés localement pour alimenter les pères et les novices. On y fait proliférer aussi des mules, moyen de transports indispensables dans les échanges de la Vice-royauté avec Lima.

Ces propriétés couvrent d'énormes territoires et on y fait travailler des esclaves noirs et des indiens rémunérés.

Dans ces lieux agricoles, les religieux n'oublient pas leur mission spirituelle. Ils fabriquent des sculptures religieuses très réalistes, pétries de souffrance pour impressionner les indigènes.

Autre curiosité architecturale : les toilettes caractéristiques des maisons Jésuites. Très modernes et hygiéniques pour l'époque, elles utilisent l'eau courante et une fosse d'évacuation entre 2 murs, le tout sur 2 étages !

L'estancia d'Alta Gracia, classée au Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'UNESCO, fut baptisée ainsi en l'honneur de la sainte patronne du village natal de son donateur, Don Alonso Nieto de Herrera, qui la légua à l'Ordre des Jésuites en 1643.

Commencée au début du XVIII ème siècle, l'église fut terminée en 1762, quelques années seulement avant l'expulsion des Jésuites du pays. Perdant son caractère religieux, elle sera la propriété de plusieurs personnages historiques comme le Vice-Roi du Rio de la Plata ou le marquis Rafael de Sobremonte. Le musée retraçant la vie quotidienne au XIXème siècle se trouve dans la résidence de la famille Liniers qui en avait hérité. En 1810, Santiago Liniers, héros de l'indépendance, s'y réfugie, chassé par la présence des troupes anglaises.

Il est déjà 13h quand nous terminons nos visites touristiques. On trouve à changer nos derniers dollars en pesos à un taux très intéressant, on pousse au terminal pour se renseigner sur les départ pour La Rioja et on casse la croûte dans le parc Sarmiento.

Pause café à l'hôtel.

Nous ne ressortons qu'en fin de journée pour faire quelques courses pour les jours à venir. On s'habitue bien au rythme argentin !

Quelle belle matinée découverte ! Et ce n'est pas fini !

Nous voilà maintenant dans El Cabildo Historico : (photos 1 et 2) exemple de maisons communales où s'organisait la cité. Elle date de 1588 mais fut reconstruite à la fin du XVIII ème siècle. Elle n'abrite plus aujourd'hui que quelques réceptions officielles et des expositions temporaires sur la province, une sorte de centre culturel. Très joli bâtiment tout de blanc avec son patio central.

Et on termine par la crypte Jésuite. (photos 3, 4 et 5) A l'origine, c'était des bâtiments du Noviciat, puis les Jésuites en ont fait un crématorium. Abandonné après leur départ, elle est ensevelie en 1829. En 1989, les Télécom argentines tombent par hasard sur ces vestiges en voulant installer des câbles souterrains. La ville a restauré le site pour en faire un petit musée et parfois le décor d'expositions culturelles et de spectacles. Ce ne sont pas les quelques peintures exposées qui sont impressionnantes mais les gros murs de moellons et de briques qui lui donnent un petit air mystérieux...